29 juin 2006


Par ordre de l’Œil d’Horus, mon âme brise ses scellés.
Démons qui emprisonnez les membres d’Osiris, soyez plongés
dans les ténèbres !
Voici que je dirige mon cadavre sur la terre. Thoth a frappé.
La tête tranchée de Seth est cachée au fond de mon sac.

27 juin 2006


Calme plat, la marée est étale, aucune houle ne trouble la surface.
Le robinet est fermé. L’eau a été coupée comme les veines.
Personne n’a vu ce pied comme une main tendue au monde.
Un dernier spasme du gros orteil déclenchera l’ouverture de la bonde.

25 juin 2006


Au menu ce soir, petit rat bien gras servi dans sa parure ;
blanc sur blanc, mousseline de dentelle chantilly froufroutant
au-dessus des gigots ;
pas chassé, juste au corps une pointe de piment. Love me tender !
Paire de chaussons pour dessert.
Le passage au four est toujours possible.

24 juin 2006


De l’autre côté du miroir, les organes sont en vente libre.
Le yeux font la paire comme les reins, les poumons, les ovaires...
Mademoiselle Julie regarde le petit personnage
qui traverse le pont en hurlant.
Dans un instant, elle aussi se collera les mains sur les oreilles.

19 juin 2006


Vivre dans un mur ; de chaque côté du parpaing, un autre parpaing.
Au pied du mur ; de chaque côté des parpaings, ombre ou soleil.
Le mur est une corde tendue entre l’homme et l’homme,
une frontière à détruire. A l’assaut ! Up against the wall !
Bonsaï !

12 juin 2006


Exilé de l’espace sidéral, le quidam a gardé dans l’œil
l’empreinte des trous noirs. Son visage albinos luit dans la nuit.
Regardez-le : sa bouche est fermée, mais il a l’ouïe fine.
Son nom est « Golden Fish », ex-golden boy de la finance martienne.

06 juin 2006

« Eh bien ! En voilà deux qui ont l’air en pleine forme !
Je laisse tomber les charlatans, terminé ! Cette décoction
de marron d’Inde
n’a produit aucun effet ; j’ai toujours aussi mal en marchant.
J’en ai marre ! Aussitôt rentré, je cherche
dans les pages jaunes. »

Au commencement du jeu, elles étaient proches, deux sœurs
à quatre pattes ;
un couple ordinaire de chaises musicales valsant
dans le sable du jardin.
Puis, soudainement, l’une est devenue esclave soumise,
l’autre inutile, abandonnée.
C’est la rivale aux longues jambes qui a semé la zizanie.